Une petite fourmie

Depuis quelques jours, je réfléchis un peu à moi, à ce qui m'entoure, au temps qui passe et tout. 
Ca fait quelques semaines que je me traine un stupide stress en arriere plan, sans comprendre pourquoi. Aprés tout, je suis en vacance (enfin presque), j'ai un travail (oui c'est "marrant" je cumule les deux), je suis acceptée là où je voulais, j'ai une chambre étudiante qui m'attend là bas... Et je me tappe des montées d'anguoisses sans raisons.
OK, je peux y mettre une part sur l'appréhension de septembre. Aprés tout je me lance dans un nouveau créneau, dans une nouvelle ville et j'ai un peu la pression de devoir réussir absolument cette année. Mais ça me parait un peu prématuré de m'en inquiétter. 

Mais c'est peut être la perode actuelle.
Ce matin je me faisais la reflexion d'à quel point les informations que j'entends à la radio en me réveillant avaient changés. Tous les jours j'entends parler de restructuration, d'entreprises qui ferment et de taux de chomage. Il semble qu'il y a quelques années, c'était nettement différent. C'est tout de même difficile de se rendre compte de la réalité parce que pour l'instant, je vis dans un univers encore peu atteint par la Crise. Pour être honnête, il n'y a rien qui a fondamentalement changé dans ma façon de vivre. 
La seule chose que je peux ressentir c'est la difficulté d'avoir un boulot au sortir des études. 

J'ai repensé récemment à certaines personnes, que je n'ai jamais rencontré, mais dont je suivais la vie sur internet. Encore quelque chose d'amusant en soit.  Bref, le boulot et les études m'ont un peu éloigné de ces activités, et là je suis allé voire ce qu'elles devenaient. 
Certaines sont des personnes que je suis depuis pfffouu, le millieu du collège? Des personnes que j'admire, qui m'ont servi de modèles pour certaines, que j'aurais voulu connaitre pour d'autre. Mais aussi paradoxal que ça puisse l'être, je suis 1000x plus timide sur le net que dans la vie réelle. Quand quelqu'un m'adresse directement la parole par un message ou autre, j'ai tendance à avoir un premier réflex de panique "oh mon dieu, on s'adresse à moi?!? Moi qui croyais être comme une fourmi au milieu d'un carrefour?". Oui, internet me fait cette impression. Comme tout le monde il m'arrive d'aspirer à une notoriété, mais aprés coup, je me rends compte que je suis bien plus tranquille en tant que petite fourmie. 
Quoiqu'il en soit, ça m'a fait réaliser le temps qui était passé et mes changements personels.
Ces personnes sont toujours accrochées à leurs rêves, certaines pataugent méchamment malgrés leur talents, d'autre réussissent ou d'autres sont restées telles quelles. Et moi? 
Je dessine beaucoup moins qu'à une époque, il faut dire que même si j'aime ça, mon mode de communication préféré s'est au fil du temps révêlé être l'écriture. Je reste cependant beaucoup attaché au format manga, sans aucune envie d'y bouger. Je suis moins préssée aussi au niveau de ma réussite artistique. Tigre et Dragon bloque, trés bien, inutile de m'acharner dessus.
C'est un étrange décallage avec celle que j'étais à une époque... plus artistique, dirons nous.  

C'est qu'il y a un autre monde de l'autre côté et que j'ai fait la paix avec lui. Je ne veux plus me forcer à essayer de devenir quelqu'un pour qu'on me trouve spéciale, pour coller au moule de tel ou tel style ou genre ou fandom, que sais-je. J'avoue que j'ai pris de la distance avec tout ça et qu'il m'arrive de trouver certaines choses tout simplement ridicule. En fait j'ai de moins en moins de conciliance pour le caricatural, pour les esprits étroits et fermés. 

Je me sens désormais un peu hors du monde où, plus jeune, j'aspirais tant à être acceptée. Ca ne m'empêche pas d'y mettre un pied lors de certaines occasions, mais je me sens désormais à ma place dans l'immensité des autres possibilités. 

Mimiko.