Cinquante nuances de Grey (Trilogie Fifty Shades), de EL James

Prière aux -de 14 ans qui me lisent (s'il y en a) de ne pas lire cet article. Merci.

Avant de me bruler en éffigie, sachez pourquoi j'ai acheté ce livre:
Il y a quelques mois est arrivé tout un tapage mediatique sur ce livre, présenté comme LE livre érotique de la ménagère de 30 ans (et même une année avant sa sortie on en parlait déja aux infos...), et quand je dis tapage, je suis sur qu'aucune des chaines d'infos n'en a pas parlé en rajoutant dessus un mini reportage sur le phénomène aux Etats-Unis, suivi par quelques plans dans des sex-shops (faut croire que pour une fois qu'on leur permettait de parler de sexe, les journalistes étaient ravis XD).
Disons que ça m'a intrigué et que j'ai eu envie de me faire mon propre avis dessus. J'ai déja une assez grande experience des écritures érotiques, entre les fanfics qui parfois y vont cru, les romans Harlequin qui enrobent ça dans des métaphores parfois un peu ridicules et les doujinshins créé par des japonais trés trés inventifs en la matière, mais aucun de ces "styles" ne me vont en tant qu'écrivain. C'est d'ailleurs pour ça que jusqu'ici j'ai évité l'exercice de style (car croyez le ou pas, un acte sexuel quel qu'il soit n'est pas facile à écrire et tombe souvent soit dans le ridicule façon harlequin, soit dans la pornographie glauque façon mangas hentaï. Dur de trouver l'équilibre).

Je me suis donc dit que si ce livre était tant vendu, c'était parce qu'il était bien fait...
D'un autre côté, j'aurais dû me rappeler que tapage mediatique = grosse merde pas capable d'assurer ses propres entrées par sa qualité (cela ne vaut pas bien sur pour les séries Best Sellers qui sont tellement connu qu'il y est obligé d'y avoir du tapage autour).

Résumé: Lorsqu’Anastasia Steele, étudiante en littérature, interviewe le richissime jeune chef d’entreprise Christian Grey, elle le trouve très séduisant mais profondément intimidant. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente de l’oublier – jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille et l’invite à un rendez-vous en tête-à-tête. 
Naïve et innocente, Ana ne se reconnait pas dans son désir pour cet homme. Quand il la prévient de garder ses distances, cela ne fait que raviver son trouble. 
Mais Grey est tourmenté par des démons intérieurs, et consumé par le besoin de tout contrôler. Lorsqu’ils entament une liaison passionnée, Ana découvre ses propres désirs, ainsi que les secrets obscurs que Grey tient à dissimuler aux regards indiscrets… 

Bon pour commencer la critique même du livre je vais commencé par dire que je ne m'y connais pas vraiment en relation sadomaso, je serais donc incapable d'affirmer si la relation décrite est réaliste ou pas. Mais même sans ça, je suis capable de vous démonter ce livre en quelques secondes:
J'ai eu l'impression de lire Fascination de Stephenie Meyer version cul.
Et c'est même une insulte à Fascination que de dire ça, vu que ceux qui me connaissent savent que j'ai aimé ce livre alors que cette chose qui se prétend être de la littérature, je ne l'aime pas du tout. Je comprends même pas d'ailleurs comment Stephenie Meyer n'a pas intenté un procés pour cet affreux plagiat ...
Donc l'histoire se résume à la relation "amoureuse" d'une jeune étudiante vierge qui fait souvent penser à Bella mais qui n'a aucuuuuuuune épaisseur psychologique, à peine celle d'un papier à musique et un PDG super richard mais completement tordu (désolé pour s'il y a des sados qui me lisent, mais lui je le trouve juste tordu). Et ça se résume par "oh nooon je veux pas participer à ces jeux de sadomaso, ça risque de me faire mal" et "mais euuuh je veux pas de relation normale avec toi, alors si tu veux rester avec moi, il faut que tu le fasse".
Alors déja l'irréalisme d'une relation amoureuse entre PDG et étudiante qui tient plus au fantasme qu'autre chose, mais en plus la façon dont est traité l'amour là dedans... En gros on sait que le type a des sentiments pour elle parce qu'il a fait une fois la position du missionaire et qu'il y a prit un peu de plaisir... Troop bieeeennn... 

Alors je ferme le livre et je repense a cet interview de l'auteur où on la voit minaudante en train de dire les joues rouges de plaisir : "oh ça me gène que tous ces gens lisent ce que j'ai écrit" et je me dit qu'elle aurait mieux fait de garder ce manuscrit dans son ordinateur où seule elle et son mari pouvaient le lire, que les ménagères trentenaires américaines n'ont aucun gout et que pour la première fois de ma vie j'ai envie de jeter un livre.

Bon, je ne dis pas que c'est mal écrit. Mais c'est pas de la grande littérature non plus. C'est juste que l'histoire est improbable, que les personnages ne font pas réel, qu'on ne s'y attache pas vraiment et que ça ne mérite pas un tel engouement. Surtout à côté d'autres livres fantastiques qui eux ne seront jamais cités à la télé, injustement. 
Et puis c'est juste la preuve que lorsqu'on est riche, on peut se faire éditer en grandes pompes même si son livre mériterait plutot le tire de "roman de gare". (Madame James est une ancienne productrice de télévision).

Oh et cerise sur le gateau: Universal Pictures lui a acheté les droits d'exploitation. Ca veut dire qu'un film de cette chose pourrait sortir un jour. Rien que d'y penser j'en vomis d'avance. 

Bienvenue dans la société du business capable de vous faire passer du plastique pour des lingots d'or sans sourciller.

Au fait, je préfère pas mettre de note. 

Mimiko.

ps: serieux, si quelqu'un veut ce livre, je le lui DONNE! Parce que moi vivante il ne fera JAMAIS parti de ma bibliothèque. 

Comments

[Ryuu]

C'est marrant je savais pas que c'etait aussi recent.

[asuka]

Utilise le pour caler une table. Ou comme papier chiotte.



Sinon c'est bien que tu en ai fait une critique, parce que je t'avoue que je m'étais posé la question de savoir s'il valait la peine que j'y jette un oeil.

Cette femme doit avoir des relations dans le milieu de la télé pour avoir lancé son livre, je ne vois que ça : parce qu'en bien des points ça m'a l'air de ne pas se distinguer du tout de moult romans plus ou moins crus qui existent déjà dans le domaine.

Et puis, si Twilight ne brillait pas (...pardon, j'ai laissé ma machine à mauvaises blagues en mode on) au tableau de la défense de l'indépendance féminine, au moins il y avait une espèce de retenue et de pruderie qui somme toute seyait bien au romantisme (voire à la miévrerie, mais bon) ambiante.

Mais là...qu'un livre qui parle d'une relation presque contrainte et forcée soit porté aux nues...damned.

Et puis je déteste les relations trop déséquilibrées : comme tu disais, une étudiante face à un mec plein de pognon, aguerri et tout ça...ça fait un peu sacrifice de vierge quand même.