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***A travers mes yeux, mon monde et mon ange***
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2 février 2013

Péripéties en pays hostile

Quand j'étais une jeune lycéenne pas vraiment fringante (a y penser ais-je seulemet était "fringante" un jour?) , je suivais les blogs de dessinatrice qui étaient alors étudiante et je rêvais alors au moment où je serais moi aussi "des leurs" (et nous passerons vite sur le fait que mes premiers pas dans la vie étudiante furent une catastrophe sans nom.)
J'étais impatiente du jour où je pourrais écrire mes "aventures" d'étudiante qui vit ces premieres heures d'indépendances. En réalité quand j'ai eu cette "pseudo" indépendance, j'avais trop la flemme pour l'écrire et puis... Quelque part tout ceci n'était pas aussi "brillant" que je l'imaginais et peut être moins aussi "aventureux".
Il faut dire que j'ai eu à faire à l'indépendance assez tôt dans ma vie. Moins vite que pour certains, mais plus que d'autres. 
Dés le collège ma mère me laissait une relative liberté, il faut dire que je suis pas du genre à faire des choses interdites et que j'ai toujours été TRES méfiante (je le suis toujours, je sais pas pourquoi, je dois avoir ça dans le sang...). Il m'ait cependant parfois arrivé de faire des bêtises, mais comme je n'avais pas vraiment de compte à rendre, elles sont restées inconnues de mes parents la plupart du temps. 
A partir du lycée, c'est presque si j'ai été laché dans la nature. C'était parfois "marche ou crève" XD Pas question d'appeler papa maman si j'avais un  problème, je devais me débrouiller toute seule comme une grande même si j'étais fatiguée, si j'avais mal ou si j'avais envie de pleurer (en cas extrème, je pense qu'ils seraient quand même venu m'aider...).
Il n'était pas rare non plus que ma mère s'absente de la maison plusieurs jours et que c'était à ma soeur et à moi de s'en occuper. 
Je ne m'en plains pas, j'ai toujours été éprise et satisfaite de ma liberté (un peu trop d'ailleurs, aujourd'hui ça me cause quelques soucis...). Cela fait parti de mon caractère indépendant (au contraire de mon affectivité, elle, curieusement et terriblement dépendante grr... ). 

Donc il est vrai que mon année dernière à Toulouse n'a pas été un "choc de nouveauté". Et Béziers sans ma soeur non plus. Mais il y a quelques petites expériences qu'on fait quand même lorsqu'on se retrouve seul et qui sur le moment nous oblige à utiliser le systeme Débrouille, mais qui aprés coup nous fait sourire (enfin, des fois, non...). 

Actuellement mon grand plaisir est, comme dit ma mère, de réunir mon "trousseau". En gros j'achète du linge de maison.
Cela fait partie de ma stratégie: "acheter des choses qui seront à MOI et que je pourrais amener dans mon CHEZ MOI futur". Or, tout le linge de maison que j'utilisais jusqu'ici appartient à ma mère. Je sais qu'il y a des personne qui se fiche de ces distinctions, mais pas moi. Le luxe du luxe pour moi, c'est d'utiliser du matériel que j'ai choisi et acheté moi même avec de l'argent que j'ai gagné à la sueur de mon front. Bon et aussi d'utiliser mes cadeaux, rien ne me ravie plus que de prendre mon thé dans la tasse que m'a offerte Sevy, ou celle que m'a offerte ma petite soeur. 
Quoiqu'il en soit avec le linge de maison j'ai découvert la consigne: laver seul avant la première utiisation.
Or il se trouve que n'ayant pas de machine à laver, je fais ma lessive dans mon lavabo: une première que je dois à Béziers (et dont je me séparerais trés bien en quittant la ville). Et si déja laver et sécher un drap s'est révélé dur, ça a été la croix et la bannière pour la couverture que je viens d'acheter!

(oui je sais, j'aurais dû aller au lavomatic...).  

Et sinon, autre détail de ma vie à Béziers: je n'ai jamais été aussi peu sexy que depuis que j'y habite. L'instinct de survie veut que je m'arrange pour ressembler à une binoclarde studieuse et bêcheuse, mais même ça, ça ne marche pas toujours...
Le jour où il a neigé, je suis sortie prendre des photos. C'était encore le milieu de l'aprem, normalement y aurait dû pas y avoir trop de problème, mais il a quand même fallu que se trouve un type pour m'aborder... Et impossible de m'en débarasser, j'avais beau lui dire que j'étais pas intéréssée, avoir l'air aussi froide que possible (et je pense que je suis assez forte pour ça...), il continuait à me suivre en me posant des questions. J'étais désespérée et j'avais un peu peur qu'il me suive jusqu'à l'appart, du coup j'ai fonçé dans un magasin en priant pour qu'il ne m'attende pas et si ça avait été le cas, je prévoyais déja de me réfugier à la médiathèque... 
Comme il avait disparu, je me suis empréssée de rentrer chez moi, tout en regardant tout autour de moi de peur de le voir apparaitre soudainement devant moi tel un diable dans sa boite. Je suis jamais revenu aussi vite et j'ai fermé à double tour ma porte. 
Il m'arrive souvent d'avoir peur à Béziers et je n'aime pas ça du tout. Certains diront peut être que ce n'est pas grand chose, mais être suivie par un homme reste anguoissant et encore, ça reste de la chance quand c'en est qu'un, parce que généralement, ça traine en bande. 

Alors que j'attendais le bus aprés mes courses d'hier, j'écoutais une jeune fille parler à un gamin. Je pense qu'elle était moins âgée que moi, mais je n'en suis pas sure, en tout cas, dans son discours j'ai eu le temps d'apprendre qu'elle avait été enceinte et qu'elle était sortie avec un type qui aujourd'hui la menaçait de la battre s'il se retrouve seul avec elle, pour pas qu'y est de témoin, disait-elle presque en riant. Et de fait, elle semblait excitée. Hystérie? J'en étais pas sur. Tout ceci avait été dit comme si elle se vantait.
On ne devait pas avoir énormément de différence d'âge, elle était d'origine européenne, mais alors que je l'écoutais, je sentais plus que jamais le fossé qu'il pouvait exister entre différentes personnes.
Pas du même monde.
Si je me retrouvais dans la même situation qu'elle je serais éffrayée et j'irais surement voir la police. Je ne me laisserais pas faire même si je le laisserais tout de même m'intimider.
Elle n'était pas intimidée, mais elle se laissait faire.
J'avais envie de la prendre dans mes bras, de lui dire que ce n'était pas normal, qu'elle n'avait pas à subir une telle situation. Mais ce n'est certainement pas quelque chose qu'on veut entendre d'une fille qui a été élevée presque comme une princesse et qui a été protégé de même.

A Béziers, c'est ainsi, deux mondes totalement différents se cotoient et il est impossible d'y échapper comme à Toulouse où il suffit d'éviter certaines stations de métro pour fermer les yeux sur ce qu'on ne veut pas voir.
D'un côté la ségrégation et l'insécurité dans ces quartiers, de l'autre le mélange et l'insécurité pour tout le monde.
Je ne sais pas ce qui est le mieux.

Cette ville me laissera toujours un gout amer je pense.

Le bon point restant que je n'ai jamais connu un janvier et un février aussi beau. C'est là que je commence à voir la différence de sud. C'est pas à Toulouse que j'irais me promener avec juste une veste en plein mois de Janvier.   

Mimiko, reporter captif* de Béziers. 

*En bibliothéconomie on dit des étudiants, lycéens, collégiens que ce sont des publics "captifs" car ils n'ont pas d'autres choix que de fréquenter la biblio pour leurs études XD J'ai toujours trouvé ça amusant comme concept. (*voix d'outre tombe*mwahaha que vous le vouliez ou non, vous êtes obligééé de fréquenter la bibliothèèèquueeee!!!!)

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Commentaires
A
"un gout amer" : je penses que c'est aussi lié au contexte. Comme c'est une année studieuse, c'est pas la même perspective que de faire la bringue...<br /> <br /> <br /> <br /> Et puis tu sais, je penses que a) soit cette fille lançait un message d'alerte déguisé en prétendant en rire b) soit...et bien, comme tu dis, elle appartenait à un monde différent. Dans le quartier de toulouse où j'habite depuis un moment, je me suis plusieurs fois fait cette réflexion. C'est assez étrange de se dire que...et bien, il y a certaines personnes avec qui on est pas, mais vraiment pas sur la même longueur d'onde. Pas le même humour, pas le même langage, pas la même mentalité. Je ne dis pas ça avec condescendance, mais alors pas du tout. Par contre je me suis souviens combien ça m'avait estomaquée. Certaines personnes considèrent que la violence fait parti de leur quotidien, tout comme d'autres pensent qu'il est normal de se maquer immédiatement après le lycée (voire pendant) et n'ont aucune autre perspective....etc etc
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